Le paradoxe de la consommation écologique
Archive du 12/10/2011 (mais toujours d'actualité !)
Inutile de vous faire un topo sur la "consommation écologique", le "développement durable" ou les "gestes éco-citoyens". Il semblerait que les médias se chargent de vous en parler.
Libre à chacun d'interpréter cette tendance, mais il faut pour cela avoir en tête un paradoxe qui est historiquement vérifié et qui reste une problématique d'actualité.
Autre exemple similaire : les voitures ont fait de grands progrès, leur consommation ne cesse de réduire. Et simultanément, les distances parcourues augmentent, aussi bien pour le transport des personnes que celui des marchandises. Puisque le trajet est moins cher, on peut aller plus loin...
Mais ça "coco", c'est pas très vendeur. Votre fournisseur d'énergie, lorsqu'il vous promet des économies, ne va pas vous présenter une famille avec gros pulls et doubles chaussettes dans son séjour chauffé à 17 degrés. Non, puisque mon logement est mieux isolé, je peux chauffer à 21 degrés et me promener un chemisette alors qu'il neige dehors. Ca c'est porteur "coco", et par dessus tout, ça ne remet pas en cause la facture au final !
Inutile de vous faire un topo sur la "consommation écologique", le "développement durable" ou les "gestes éco-citoyens". Il semblerait que les médias se chargent de vous en parler.
Une prise de conscience inespérée ?
Est-ce à dire que les industriels auraient été touchés par la grâce, prenant soudain conscience de l'impact écologique de leur activité ? Ou bien, plus prosaïquement, les responsables marketing auraient flairé une extraordinaire opportunité de pousser les consommateurs à renouveler leurs équipements ?Libre à chacun d'interpréter cette tendance, mais il faut pour cela avoir en tête un paradoxe qui est historiquement vérifié et qui reste une problématique d'actualité.
Moins je consomme, plus je consomme.
Ceux qui ont fait l'expérience de rénover un logement ancien (je parle de logements de la première moitié du XXe siècle ou avant) se sont forcément demandés "mais comment faisaient ils pour se chauffer" ? Murs et combles pas isolés, fenêtres simple vitrage laissant passer les courants d'air, énorme cheminée aspirant le peu de chaleur du logement... La réponse est assez simple : ils ne se chauffaient pas, ou peu... Des témoignages nous apprennent que, par exemple dans le Morvan, la porte d'entrée était constamment ouverte pour faciliter le tirage de la cheminée. Le foyer tempérait simplement l'habitation, de taille réduite, et permettait de se réchauffer par moment en s'en approchant. Aujourd'hui, double vitrage, isolation, ruptures de pont thermique, chaudière à condensation et tout l'arsenal déployé permettent effectivement de réduire drastiquement les pertes calorifiques d'un logement. Mais simultanément, la surface occupée par un une famille a bien augmenté, et les logements sont chauffés à 19 degrés et bien au delà dans la plupart des cas, sans parler de l'utilisation de la climatisation qui se développe de plus en plus. Bilan : est-on certains de consommer moins avec tous ces équipements ?Autre exemple similaire : les voitures ont fait de grands progrès, leur consommation ne cesse de réduire. Et simultanément, les distances parcourues augmentent, aussi bien pour le transport des personnes que celui des marchandises. Puisque le trajet est moins cher, on peut aller plus loin...
Une démarche globale, pas très marketing.
On le voit, s'équiper d'appareils économes ou augmenter l'isolation de son logement ne suffisent pas, l'idée que la technologie seule pourra régler le problème de la finitude des ressources est un leurre. Ce type de démarche ne peut être valable que si elle est accompagnée d'un changement de comportement : baisse de la température dans un logement, réduction des trajets personnels et professionnels, consommation de produits régionaux.Mais ça "coco", c'est pas très vendeur. Votre fournisseur d'énergie, lorsqu'il vous promet des économies, ne va pas vous présenter une famille avec gros pulls et doubles chaussettes dans son séjour chauffé à 17 degrés. Non, puisque mon logement est mieux isolé, je peux chauffer à 21 degrés et me promener un chemisette alors qu'il neige dehors. Ca c'est porteur "coco", et par dessus tout, ça ne remet pas en cause la facture au final !
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